Entre 2013 et 2023, la productivité du secteur de la construction au Québec a reculé de 10,8 %, selon le dernier Baromètre de l’innovation publié par le Conseil de l’innovation du Québec et l’Institut de recherche en économie contemporaine. Pendant que les autres industries de la province progressaient de 8 %, la construction, elle, a perdu du terrain.
Un contraste frappant pour un secteur qui pèse près de 30 milliards de dollars dans l’économie québécoise et qui fait vivre plus de 344 000 personnes. Ce recul traduit un écart croissant entre ce que le secteur pourrait accomplir et ce qu’il parvient réellement à livrer.
En dix ans, la productivité du secteur de la construction au Québec a chuté de 10,8 %, pendant que les autres industries gagnaient 8 %.
Malgré une hausse de 57 % des investissements en R-D, le secteur reste freiné par un manque de visibilité terrain et une pénurie persistante de main-d’œuvre.
Le défi: reconnecter la gestion quotidienne à la rentabilité pour transformer l’innovation en vraie performance.
Les chantiers d’aujourd’hui sont plus sécuritaires, les équipes sont mieux formées et les équipements, plus performants. Mais quand il s’agit de suivre la production, les coûts ou les délais, beaucoup d’entreprises fonctionnent encore avec des outils dispersés, des feuilles de calcul ou des rapports papier.
Résultat: les données se perdent, les décisions se prennent trop tard, et les écarts entre budgets prévus et réels s’accumulent. Il est encore trop fréquent qu’un contremaître passe une heure par jour à remplir des rapports ou qu’un chargé de projet découvre un dépassement trois semaines après.
En Ontario, la baisse de productivité est un peu moins marquée (–8,9 %), mais la tendance est la même: tant qu’on ne sait pas clairement ce qui se passe sur le terrain, difficile d’améliorer la performance.
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Le Baromètre note toutefois une évolution positive: les investissements en recherche et développement (R-D) ont bondi de 57 % entre 2018 et 2022, alors que le secteur part de loin, avec seulement 0,14 % du PIB consacré à la R-D, contre 1,46 % pour l’ensemble des industries.
Surtout, l’innovation change de nature: elle ne touche plus seulement la conception ou les matériaux, mais aussi la façon de gérer, planifier et exécuter les projets. De plus en plus d’entreprises adoptent des plateformes collaboratives, des systèmes de suivi en temps réel et des outils de pilotage intégrés qui rapprochent le bureau et le chantier.
Ces initiatives permettent d’éliminer les silos, de fiabiliser l’information et de prendre des décisions plus rapides et surtout, plus précises.
Pour redresser la barre, il faut d’abord retrouver une vision claire des opérations quotidiennes. Pouvoir répondre, à tout moment, à des questions simples: Où en sommes-nous? Combien cela coûte-t-il vraiment?
C’est exactement ce que permettent des solutions comme Civalgo. Elles donnent une visibilité instantanée sur les coûts et la productivité, aident à repérer les écarts rapidement et à ajuster avant qu’ils ne grugent les marges.
Innover, ce n’est pas seulement investir en R-D: c’est donner à ses équipes les moyens d’agir plus vite, avec les bonnes données, au bon moment.
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La question de la productivité est aussi une question d’humains. Selon la Commission de la construction du Québec (CCQ), l’industrie devra attirer en moyenne 16 000 nouveaux travailleurs par an d’ici 2029 pour compenser les départs à la retraite et soutenir la croissance. Le volume d’activité, lui, restera élevé; autour de 211 millions d’heures travaillées par an.
Dans ce contexte, chaque départ coûte cher: jusqu’à 20 000 $ en recrutement, formation et perte de productivité. Mais au-delà du coût direct, c’est le savoir-faire qui s’en va, la cohésion des équipes qui s’effrite et les délais qui se rallongent.
Si beaucoup d’entreprises concentrent leurs efforts sur le recrutement, le véritable levier se trouve ailleurs: la rétention. Garder les équipes en place, transmettre l’expérience, clarifier les objectifs, reconnaître les efforts et maintenir la motivation - voilà ce qui stabilise la performance dans la durée.
C’est aussi là que la technologie joue un rôle clé. Les bons outils numériques ne remplacent pas l’humain: ils suppriment les irritants du quotidien et rendent le travail plus fluide.
En donnant cette visibilité et ce sentiment de contrôle, on renforce l’engagement et on réduit les départs évitables. L’humain reste au centre, mais soutenu par des outils simples qui allègent la charge et clarifient la performance.
À long terme, la capacité à fidéliser les employés devient un véritable indicateur de performance. Les entreprises qui stabilisent leurs équipes maintiennent un rythme d’exécution plus constant, évitent les reprises de tâches et conservent leur savoir-faire opérationnel - des gains de productivité souvent invisibles, mais considérables.
Pour aller plus loin, consultez notre article dédié: Pénurie de main-d’œuvre en construction 2025: comment retenir vos employés et protéger vos marges.
Le recul de productivité n’est pas une fatalité, mais un signal d’alarme. Les prochains gains viendront moins des grands chantiers d’infrastructure que de la modernisation des pratiques de gestion, du partage fluide de l’information et d’une meilleure coordination entre terrain et bureau.
Le Québec dispose d’un écosystème d’innovation solide, d’un savoir-faire reconnu et d’entreprises prêtes à bouger. Le défi, désormais, est de transformer cette force en avantage concret sur les chantiers. Ceux qui amorcent ce virage dès aujourd’hui prendront une longueur d’avance sur la décennie à venir.
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